L'internaute est un animal politique
Que faire du Web politique français?
Le Web politique français bout aujourd'hui de toutes ses bulles1. De nombreux politiques se jettent gaiment dans les eaux mouvementées des réseaux sociaux et de Twitter comme autant de brigades de sauvetage aux bronzages galbés un jour de grande alerte près de Malibu. Ces dernières semaines ont vu l'arrivée de nouveaux sites pour le PS comme pour l'UMP, ainsi que de leurs plateformes collaboratives la “CooPol” et les “Créateurs de Possibles”. Cet engouement soudain porte en lui nombre d'innovations dans la façon de faire de la politique en France. La question que je me pose ici est de définir ce qu'elles devraient être.
Obamoi aussi
La dernière campagne présidentielle américaine, haletante si ce n'est épique, massivement suivie, finement réglée, puis clôturée d'une superbe victoire, a saisi l'esprit des politiques français de tous bords. Si une place plus centrale pour le Web dans la vie politique était inéluctable, il n'y a pas de doute que le travail remarquable de l'équipe du candidat Obama a donné un coup de fouet à ce processus.
Avant de plonger plus avant dans un tour d'horizon de l'existant, dotons-nous d'une rapide grille d'analyse. Dans son analyse extensive de cette campagne, Terra Nova souligne trois axes principaux qui en ont conditionné le succès, et comme il se trouve, de façon fort commode, que je rejoins ici leur point de vue, je m'en vais, partant, la faire mienne.
      Premièrement, le message: le rapport parle de la campagne d'Obama comme étant
      d’un genre nouveau:
        il ne s’agit plus d’une campagne politique traditionnelle, de conviction des électeurs, mais
        d’une
        campagne visant à créer un mouvement, une campagne de mobilisation.
 Cette analyse
      exagère le coté
      novateur de cette approche (C’est la première campagne politique de type Téléthon.
)
      dont les racines plongent en fait dans l'organisation des grands mouvements sociaux américains
      et qui signe
      principalement la (re)découverte par les stratèges démocrates du fait que l'on gagne plus
      facilement
      en communiquant sur ses valeurs qu'en énumérant un programme conceptuel. Cependant, c'est
      effectivement un axe essentiel à retenir.
    
      Deuxième point: l'extraordinaire mobilisation structurée des militants sur le
      terrain.
      À ce sujet, Terra Nova note très justement que si internet en a permis la coordination,
      la mobilisation de terrain ne relève pas de l’autogestion
. Les vieux routiers de
      l'organisation
      de projets géographiquement distribués sur internet reconnaîtront bien cette limite: vous
      pouvez vous barder d'une
      liste de discussion, d'un wiki, d'un réseau social, d'un chat (qui ne miaule pas), d'un
      système de partage de documents
      et de bien plus encore, que ce soit pour un projet de l'ampleur de Wikipedia ou pour le plus
      confidentiel des logiciels open source, si vous ne faites pas émerger une personne ou une
      équipe
      pour structurer la coopération rien ne se produira.
    
Ce qui nous mène au troisième aspect: la place du Web dans la campagne d'Obama. Nul besoin de s'étaler sur l'utilisation exemplaire des réseaux sociaux, des technologies internet et mobile, sur la libération massive de militants et donateurs potentiels par l'abaissement des barrières à la participation dans une activité politique, etc. — cela a été amplement commenté par ailleurs. Je ne noterai qu'une chose: ce n'est pas un hasard si c'est précisément cette campagne qui a la première su déployer ces outils aussi efficacement. Le cœur du message d'Obama tournait autour du rapprochement de la communauté de tous les citoyens afin d'amener le changement; ce message adhère particulièrement bien à la façon dont le Web fonctionne aujourd'hui, et aux principes qui ont guidé son développement. Cette proximité a permis à la forme de décupler la force du fond.
Plus que les items individuels, ce qu'il est important de retenir de cette analyse, c'est que ces trois aspects sont inextricables les uns des autres. Retirez-en un seul et l'édifice s'effondre. Et c'est là que comme nous allons le voir le bât blesse: s'il paraît clair que cette ruée vers l'ordinateur dans laquelle se lancent présentement les partis politiques français a au moins en partie pour origine le déclic qu'a causé l'utilisation d'internet par la campagne d'Obama, les réalisations qui ont été rendues publiques à ce jour semblent ne voir que le Web et oublier les autres axes qui ont fait le succès de cette campagne.
Le Web politique français
      Circulons rapidement sur les sites officiels des partis, il n'y a rien à voir. Toutes
      appartenances
      confondues ils sont tous des vitrines plus ou moins unidirectionnelles, que ce soit le site
      des Verts ou celui du MoDem,
      ou encore le nouveau site du PS avec son
      ergonomie un
      tantinet confuse et son nouveau logo (où par “nouveau” on entend le même qu'avant mais avec
      “PS” écrit
      en très gros pour ceux qui ne reconnaîtraient pas le poing à la rose — faut-il y voir un
      signe?) et le
      nouveau site de l'UMP avec son énorme Flash
      qui donne
      le mal de mer au moindre frémissement de souris et sa boutique (le Pop'Store
 [sic]) où
      l'on peut commander en ligne
 (ce par quoi il faut comprendre imprimer un PDF et y
      joindre un chèque par
      voie postale) de superbes raquettes de plages estampillées “Mouvement Populaire” ou encore
      d'élégantes tongs
      qui impriment “UMP” en relief dans le sable.
    
S'il n'y a rien de bien fripon à trouver dans ces plaquettes, certaines expérimentations de partis cherchant à développer leurs plateformes sociales présentent plus d'intérêt. Premier exemple, issu du MoDem, le site Les Démocrates. Son rôle principal est d'être une sorte de "planète" fédérant les blogs épars de sympathisants centristes, ce qui est utile et ouvert mais pas particulièrement révolutionnaire. Des fonctionnalités basiques de réseau social sont disponibles (compte, amis, groupes) avec une utilisation un peu maladroite bien que sympathique de la géolocalisation — là encore, utile mais sans plus.
      Sa principale innovation réside dans sa section “Points
        de vue” qui permet à tout internaute (sans nécessairement s'inscrire) de proposer une
      idée (dans deux
      sections: “Ça nous révolte” ou “Nous soutenons”) et de voter pour ou contre les idées
      proposées par d'autres.
      Régulièrement (tous les 10 à 30 jours
 d'après le site, en réalité la dernière mise à
      jour date de début
      juillet 2009), les modérateurs effectuent une synthèse des idées soumises. Cet aspect du site
      est cependant
      trop limité pour être utile: il n'est pas possible de débattre des propositions soumises,
      lesquelles sont
      trop courtes pour proprement creuser un sujet et ne peuvent pas être mises à jour par l'auteur
      suite à d'éventuelles
      discussions hors site. Le système de vote est de par trop simpliste: voter en un clic a un
      coût trop faible pour que
      l'on puisse savoir si le votant tient réellement à cette opinion ou s'il clique simplement
      pour le plaisir,
      par ennui, par hasard. Jauger l'intérêt réel d'une communauté pour un sujet demande
      paradoxalement à faire en sorte
      que soutenir un projet requière un coût (même infime) pour les participants. En d'autres
      termes, il faut
      faire en sorte que les membres “votent avec leurs pieds” plus qu'avec le pointeur de leur
      souris. D'ailleurs,
      le nombre de propositions et de votes, ainsi que leurs dates, indique clairement que le succès
      de cette
      application n'est pas au rendez-vous.
    
      Autre parution récente, Les Créateurs de
        Possibles
      a été lancé supposément sans fanfare mais pas sans inviter un panel de blogueurs français
      influents à
      une réunion de présentation avec Nathalie Kosciusko-Morizet et Benoist Apparu — tentative
      assez transparente
      de faire jaser le commentariat internet par une approche virale (ça n'a pas particulièrement
      fonctionné). Si
      le site dans son ensemble est relativement simple (à 500.000€ pièce et au vu de la médiocrité
      de la réalisation
      technique, je leur souhaite d'avoir de belles fonctions non encore accessibles au public), son
      message paraît
      vouloir ménager la chèvre et le chou. En effet, le site semble tantôt vouloir s'affranchir du
      cadre des partis
      — il se présente comme un réseau citoyen
 permettant à chacun de passer à
        l'action
 sans requérir
      une quelconque affiliation politique — tantôt de vouloir recruter pour l'UMP, notamment en
      pointant vers des
      blogs de sympathisants. Il n'est pas évident de savoir si cette confusion est le résultat
      d'une mauvaise
      communication ou de points de vue opposés de la part des responsables du projet, menant à un
      consensus mou.
      Le résultat en est que ça sonne creux, comme une accumulation de slogans motivationnels.
    
Petit détour par le code source pour les geeks et geekettes en goguette: cette hésitation se manifeste par un lien vers le site de l'UMP (avec une image faisant le pendant de celle qui lie vers les CDP depuis l'UMP) présent le code source des CDP mais mis en commentaire. Ci-dessous le site tel qu'il apparaîtrait sans ce commentaire:
 
    Cette confusion du message passée, si l'on fait fi de quelques éléments délicieusement rétros comme l'utilisation d'un nuage de tags ou la musique de documentaire animalier de série Z qui accompagne le tutoriel Flash, le site se révèle plutôt utilisable même si limité (exception majeure: le moteur de recherche intégré est tellement lent qu'on se demande s'ils n'utilisent pas un stagiaire pour rédiger les résultats à la main; il est aussi buggé). Les fonctionnalités sociales sont présentes mais limitées, on peut s'y faire des “contacts” et échanger des messages mais c'est à peu près tout pour ce qui concerne les éléments sociaux habituels. En fait une seule application régit le site: les initiatives. Si le concept d'une initiative populaire est séduisant, son incarnation est ici de voilure fort réduite. Une initiative se décrit d'un titre, d'une photo ou vidéo, et d'un texte de 600 caractères maximum — pas de quoi s'appesantir ou développer bien loin (pour référence, ce paragraphe dépasse amplement l'espace autorisé). Une fois l'initiative créée, il est possible d'y inviter ses contacts et d'autres membres peuvent la rejoindre ou témoigner de son utilité. On dispose de l'option d'envoyer une lettre (je suppose à un élu ou responsable) où l'on explique l'importance de cette initiative (une fois de plus, en 600 caractères maxi, les élus sont très occupés). Le reste sert à organiser la vie de l'initiative en dehors du site: lancer un porte-à-porte, un tractage, un “phoning”, ou encore une réunion Tupperware. Ces dernières fonctions sont utiles et relativement typiques de la vie militante, mais comme il est impossible de jauger le degré de rapport avec l'UMP, la possibilité de soutien structurel de militants expérimentés n'est pas claire.
      Bref, si le site des CDP constitue un pas réfléchi en avant, il manque d'une orientation
      claire et capable
      de dépasser l'affligeante banalité de son slogan (Si on veut, on peut
). Le mode de vie
      d'une
      initiative semble très confiné dans ses possibilités d'évolution, et la structuration de
      l'action sur le
      terrain semble plus axée sur la fourniture d'outils que sur un réel soutien (vous pouvez
      distribuer autant
      de photocopieuses que vous voudrez, sans quelqu'un qui sait faire un tract attractif ça ne
      sera que du
      gâchis de papier). C'est probablement un ballon d'essai sensé évoluer en vue de 2012 mais dans
      sa version
      présente il se montre à peine plus qu'une mouture plus affinée de l'outil “Points de vue” des
      Démocrates.
      À moins d'amples mises à jour ce n'est pas de là que viendra la révolution dans la manière
        de passer à
        l'action grâce à Internet
 qui fera que l'internaute ne sera plus spectateur mais
        véritablement
        acteur du débat citoyen
 dont le site se vante (les internautes sont-ils véritablement
      spectateurs
      plutôt qu'acteurs? Ce slogan semble sorti de l'esprit d'un communiquant télévisuel).
    
Ceci dit, je vous invite cordialement à y rejoindre mon initiative: Créer un véritable site d'initiative populaire.
      Tournons donc la tête de l'autre coté pour observer la réalisation dépendant du PS, la
      Coopérative Politique, ou CooPol. Le nom est sympathique
      et la réalisation
      technique est meilleure, même si l'interface présentée à ceux qui ne se sont pas encore
      inscrits
      au site est complètement ratée: principalement une barre de navigation non-cliquable en haut
      de la page et une
      vidéo incompréhensible au centre soutenue par la musique d'une vidéo de didactique du
      bricolage (c'est à se demander
      si le PS et l'UMP n'auraient pas le même fournisseur musical — en tout cas, il y a peu de
      chances pour que
      l'un ou l'autre n'enfreigne ici les droits d'auteurs). À première vue, l'objectif semble plus
      lisible: être
      un réseau social pour tous ceux qui veulent débattre et agir à gauche
, lequel
      fournirait une nouvelle
        génération d'outils d’organisation et de mobilisation politique pour échanger en ligne et
        agir sur le terrain.
      Contrairement à ce qui a souvent été dit, l'inscription est ouverte à tous.
    
      Malheureusement la clarté et l'ambition s'arrêtent là. Une fois à l'intérieur, on retrouve le
      classique des
      sites sociaux (amis, ou “coopains”, groupes, fil d'information sur ses amis, messages, blog,
      et évènements).
      Et... c'est à peu près tout. Les groupes disposent de quelques fonctions bien réalisées, mais
      il n'y a pas
      de quoi en écrire à ses parents comme on dit en anglais. La géolocalisation est prévue mais
      à venir
. Seule
      spécificité: on peut y rejoindre virtuellement des sections réelles du parti. Les règles pour
      ce faire sont
      confuses: par exemple il y a deux sections du 20ème arrondissement de Paris (“Paris xxième” et
      “20eme
      arrondissement - commune de paris”), et il est impossible de savoir si sans être militant on a
      le droit
      de rejoindre une section (ou plusieurs). Une des deux sections du 20ème m'a accepté
      rapidement, mais avant
      de la trouver deux autres m'ont immédiatement (donc a priori automatiquement) envoyé le
      message suivant:
    
Léon Blum2 t'a envoyé un nouveau message sur La CooPol
Rattachement à la section Paris 11e - léon blum annuléBonjour ,Ton rattachement à la section Paris 11e - léon blum a été annulé. Léon Blum - La CooPol.
NB: Les erreurs de ponctuation sont d'origine.
      Peut-être plus important que ces détails somme toute réglables: l'utilité de rejoindre une de
      ces sections
      n'est pas particulièrement évidente. Certes on y trouvera des militants expérimentés pour
      d'éventuelles campagnes,
      mais en l'absence de quelconque autre fonction du site pourquoi ne pas aller directement à
      l'une de leurs
      réunions? Il est possible de partager de brefs textes et d'envoyer un message “à la section”
      (qui le reçoit?) —
      autrement dit rien d'excitant. Tout comme les CDP, la CooPol a probablement pour vocation
      d'évoluer, mais pour le moment
      elle ne propose pas grand chose de plus qu'une reproduction de réseaux existants et du
      sympathique tutoiement socialiste.
      Pour le message c'est un affichage à gauche
 sans orientation claire, et pour les outils
      il faudra
      repasser.
    
Je pourrais aussi vous parler de Désirs d'Avenir (qui au moment où j'écris ces lignes ne répond pas) mais bon, on n'est pas là que pour rigoler non plus.
Aujourd'hui, l'innovation politique sur internet ne vient donc pas des partis, même quand ils créent des espaces plus ou moins off. Qu'en est-il du coté des think tanks?
Sans rentrer dans les détails, ces derniers ont largement la même approche unidirectionnelle que les partis. De Terra Nova à l'Institut Montaigne on trouve certes des textes très intéressants, mais c'est principalement un festival de mise en page un peu maladroite et de lourds PDF à imprimer. La Fondapol s'est dotée d'une section Politique 2.zéro mais ce sont eux qui veillent et vous qui écoutez. Il y a de l'intelligence mais pas d'ouverture collaborative. C'est dommage car leur indépendance pourrait attirer de larges communautés d'experts divers (à la Wikipedia) autour de valeurs partagées et sans les interférences du calendrier politique.
Les modèles aujourd'hui déployés ont donc des messages creux, des outils trop simples, et une structuration au mieux embryonnaire. Que nous faut-il faire pour avancer?
Vers un véritable think tank crowdsourcé
Toute innovation naissant barbare, ne reculons pas devant le barbarisme: l'ambition que nous nous devons d'avoir c'est de fonder un think tank crowdsourcé (par la suite “TTC” pour faire court).
En premier lieu, celui-ci doit se doter d'un message fondamental — il n'y a que des experts du marketing télévisuel pour penser que l'on peut fédérer autre chose qu'un passif ennui autour de formules creuses. Ce message doit être composé de valeurs — c'est un choix de civilisation. Un bon exemple est le Manifeste des Gracques.
Le TTC (qui pourrait être développé à partir d'une structure existante) devra produire des “Engagements” correspondants à des actions à mener sur des sujets particuliers auxquels pourraient adhérer partis et politiques. Ceux-ci doivent pouvoir être aussi complexes et détaillés que le demandent leurs sujets. Contrairement à ce qui est le cas dans les think tanks existants, les Engagements doivent être produits principalement de façon distribuée et participative, en faisant appel à une large communauté d'experts volontaires.
Ces Engagements ne doivent pas se limiter à des déclarations de principes; au contraire ils doivent être composés de solutions techniques à même d'être évaluées et notées lors de leur mise en œuvre.
Deux modèles existent qui ont réussi ce genre d'exercice malgré des domaines souvent complexes: Wikipedia et la normalisation ouverte telle qu'entreprise par le W3C. Il ne s'agit bien entendu pas de copier servilement leurs outils, mais de trouver les parallèles entre leurs objectifs et ceux du TTC pour réutiliser leurs méthodes là où c'est possible.
Un des points les plus importants d'un tel projet est de faire émerger une méritocratie autour de chaque sujet. Celle-ci évolue dans le temps par le biais de discussions ouvertes où il est possible à un nouvel arrivant de se faire remarquer rapidement si ses contributions sont bonnes, et est contrôlée par le consensus du groupe. Une telle méritocratie n'émerge pas toute seule et il faudra peut-être amorcer la pompe au départ en invitant des experts déjà reconnus.
Pour être fluides les discussions doivent être correctement outillées et publiquement archivées; typiquement par le biais de listes de diffusion email dont les échanges sont stockés sur le site. La modération de ces discussions doit être minimale afin d'encourager la franchise y compris dans le désaccord; ne devront être censurés que ceux qui enfreignent des règles basiques de bonne conduite. Les modérateurs seront issus de la communauté.
Pour chaque domaine un groupe de travail sera formé qui aura un ou plusieurs Engagements à sa charge. La participation à un groupe de travail est ouverte à tous, peut-être moyennant une contribution très modique (par exemple 5€) d'inscription au TTC. Son processus de fonctionnement doit être simple (il faut éviter que de vieux routiers puissent ralentir ou bloquer les contributions d'autres plus novices sur des points de procédure) et itératif. Pour chaque Engagement plusieurs moutures sont rédigées par des participants prenant le rôle d'éditeur en incorporant les contributions des membres ayant menées au consensus du groupe. À chaque mouture des commentaires sont recueillis en vue de parfaire la suivante, jusqu'à ce que la maturité du document soit jugée suffisante. Le consensus du groupe, défini comme la position qui engendre la plus faible opposition (pas nécessairement en nombre de personnes) sans enfreindre les valeurs fondamentales du TTC, est jaugée par un directeur de groupe issu de la communauté et reconnu pour sa maîtrise du domaine et sa capacité à gérer un débat avec justice et neutralité.
Il est aussi nécessaire de disposer d'un outil permettant le rédactionnel au-delà des solutions trop simples. L'approche wiki étant peu ergonomique et limitée, une interface graphique de rédaction de documents (à même d'imposer une mise en page unifiée) est nécessaire. Il en existe qui peuvent être adaptées aux besoins du TTC. Divers outils additionnels (par exemple une base de données des problèmes à traiter d'un groupe, des chats en temps réel) peuvent être envisagés.
Pour résumer il faut un message clair, les moyens de faire émerger une méritocratie de contributeurs, et quelques outils permettant d'accélérer et de simplifier les échanges et la publication. Évidemment, ceci n'est qu'une brève ébauche qui demande à être détaillée.
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